Tuesday, February 26, 2013

Le Mali, la France et l'Amerique Latine

En écoutant les camarades maliens hier parler de la barbarie des fanatiques islamistes, j'ai pensé à la barbarie narco en Amérique Latine. Sauf quelques pays (Cuba, Chile) on vit une narco- guerre, un exemple: à Caracas toutes les semaines meurent 40 personnes en moyenne, presque tous jeunes garçons, victimes de vols, de violences gratuites des drogués, des règlements entre bandes, surtout dans les quartiers populaires.


Au Mexique on coupe les mains des cadavres, on les décapite. Les femmes, notamment en Ciudad Juarez, sont séquestrées pour servir aux dépravations des pervers qui paient les narco, elles sont torturés à mort. Les sans-papiers arrivant de Guatemala sont dépouillés, les femmes violées, puis assassinées.

 Bien sûr, ces pays ont leur propres armées et sont sensés lutter contre les narco. Mais en fait il y a des liens de collaboration entre les délinquants et les forces de l'ordre (armée, police); au Mexique notamment, ce n'est un secret pour personne. Même Chavez a été incapable d’arrêter ce saignement. C'est un fléau mortel entretenue par le néolibéralisme que les "démocraties" bourgeoises ne peuvent pas éradiquer. L'armée française "pacifie" la région du point de vue formel, en prenant soin de faire en sorte que les "bavures" paraissent imputables aux habitants du pays. Mais son véritable rôle est de garder la maîtrise dans la région au bénéfice des puissances impérialistes, sans se soucier du bien-être du peuple.

C'est une fiction que d'imaginer que le gouvernement malien ait l'autonomie d'action et de décision pour faire intervenir la France juste au titre d'une assistance militaire, puis pour dire à l'armée française de regagner gentiment ses casernes. Ce genre de mise en scène est courant. En Colombie les USA étaient derrière les paramilitaires antiguérillas, mais en direction de l'opinion publique mondiale ils ont ensuite orchestré la farce de la "réconciliation nationale" entre victimes et assassins. Et quand certains ex-paramilitaires se mettaient à vider leur sac, le gouvernement américain s'est arrangé d'obtenir leur extradition sous prétexte de narcotrafic, pour mieux éviter les révélations embarrassantes.

 Au-delà de l'instant présent, dans ce genre de situation un dilemme s'installe durablement pour la population locale. L'Irak, l'Afghanistan en témoignent: puisque les armées étrangères sont venues restaurer une situation "normale", mais qu'au fond les sources de conflits persistent, alors finalement il parait souhaitable qu'ils ne s'en aillent pas...


 Dans un esprit de dérision, beaucoup de vénézuéliens retournent l'argumentation: ce qu'il faudrait, ce serait une occupation des Etats-Unis, pour en finir avec les délinquantes, ceux qui, placés au cœur de l'impérialisme mondial, ont plongé le continent dans la misère depuis des décennies.

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